Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Sécheresse » a irrigué notre vision du futur

Classique d’actualité (4/4). Le roman de J. G. Ballard, paru en 1964, imaginait une Terre où les humains sont confrontés à une canicule mortifère. Un peu trop d’actualité.

Publié le 10 août 2017 à 06h34, modifié le 10 août 2017 à 11h49 Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

En 2015, alors que la canicule sévissait en Californie, le Los Angeles Daily News proposait une liste de recommandations à ses lecteurs « desséchés ». Parmi les dix titres astucieusement préconisés par le quotidien, figurait en bonne place Sécheresse, de J. G. Ballard (1930-2009), roman à propos duquel était ajoutée cette remarque : « A little too close for comfort » (« un peu trop proche de la réalité pour qu’on se sente à l’aise »).

Et de fait, dès les premières pages, cette œuvre de science-fiction, parue en 1964, fait pénétrer dans un monde sans eau, sans nuages et sans ombre.

Fournaise

La mer, recouverte d’une fine couche de pollution plastique, ne s’évapore plus, et c’est dans une petite ville sableuse, où le feu règne en maître, que le docteur Ransom, héros du livre, tente de survivre. Nous en sommes au cinquième mois de sécheresse. Cette brûlante acmé a été précédée de crises qui ont vu des aires géographiques aussi différentes que le Saskatchewan et la vallée de la Loire, le Kazakhstan et la région du thé de Madras se changer « en bassins de poussière arides », précise le narrateur.

Le paysage qui s’offre aux yeux de Ransom n’est que désolation : rues jonchées de détritus, coulées de boue séchée, oiseaux morts, poissons échoués. Au loin, dunes éblouissantes et sombres panaches de fumée. Pas de quoi rafraîchir, en effet, un lecteur californien au cœur de la fournaise.

L’idée d’un monde en hyperthermie est totalement inexistante au début des années 1960, lorsque J. G. Ballard s’affirme comme écrivain de science-fiction. Le climat n’est pas alors désigné comme une menace.

Lorsque J. G. Ballard écrit Sécheresse, il ignore que le réchauffement climatique est en cours et que le risque de mourir de chaud touchera trois personnes sur quatre d’ici la fin du XXIe siècle, dans l’hypothèse où les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel.

L’idée d’un monde en hyperthermie est totalement inexistante au début des années 1960, lorsque ce Britannique, âgé d’une trentaine d’années, s’affirme comme écrivain de science-fiction. L’avenir de la planète commence à susciter quelques inquiétudes, certes, mais elles concernent surtout l’impact de la chimie sur le monde naturel ou la puissance mortifère de la technologie nucléaire. Le climat n’est pas alors désigné comme une menace.

Série post-apocalyptique

Ballard, qui n’est pas encore l’auteur reconnu qu’il sera après la parution de Crash (1973), et plus encore après son adaptation au cinéma par David Cronenberg (1996), propose, lui, une série post-apocalyptique qui comporte, outre Sécheresse, trois titres : Le Vent de nulle part (1961), Le Monde englouti (1962), et La Forêt de cristal (1966).

Il vous reste 70.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.