Hausse des prix du tabac : ce que le gouvernement a décidé
EXCLUSIF- Le prix du paquet augmentera bien de 1 euro en 2018. En 2019 et en 2020, les prix grimperont de 50 centimes tous les six mois, pour atteindre 10 euros.
Par Solveig Godeluck
Le vœu de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui souhaitait une hausse du prix du paquet de cigarettes de 3 euros en trois ans seulement, est sur le point d’être exaucé. Le gouvernement a arrêté le calendrier. Une annonce est « imminente », selon un conseiller ministériel.
La hausse sera forte en 2018, le paquet à 7 euros passant à 8 euros. Pour 2019-2020, la montée sera légèrement adoucie avec quatre paliers semestriels à 50 centimes - un compromis entre le ministère de la Santé et Bercy déjà évoqué dans nos colonnes et sur BFMTV, qui se confirme.
Même si la hausse est un peu plus progressive qu’attendu en 2019 et 2020, le bond de plus de 40 % demeure ramassé sur trois ans. Dans son discours de politique générale, le Premier ministre avait laissé ouverte la possibilité d’un étalement sur la durée du quinquennat. La mesure aurait été moins efficace pour dissuader les fumeurs.
Une stratégie nationale de santé axée sur la prévention
La ministre de la Santé a présenté ce lundi le calendrier de la stratégie nationale de santé pour le quinquennat. Cette stratégie qui donnera une grande place à la prévention doit être élaborée durant l’automne et fera l’objet d’un décret en décembre. Mais la ministre de la Santé n’attendra pas la fin de l’année pour présenter son plan de réduction du tabagisme, et pour relever le minimum de perception fiscale sur les produits du tabac, afin d’éviter toute guerre des prix entre fabricants.
Plan anti-contrebande
Le ministre du Budget et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a quant à lui assuré lundi matin sur BFMTV qu’un « plan de lutte contre la contrebande et le trafic illicite de tabac serait présenté la semaine prochaine », afin de «renforcer considérablement » cette lutte.
Le tabagisme est la première cause de décès évitables en France. Malgré les hausses de prix survenues depuis 2003, 28 % des Français fument quotidiennement, une prévalence particulièrement élevée en Europe. De plus, le tabac frappe d’abord les populations les plus fragiles , notamment un chômeur sur deux.
Nécessaires mesures d’accompagnement
Si le paquet neutre, introduit en 2016, ôte son glamour aux marques de cigarettes et si les hausses de prix frappent au porte-monnaie les consommateurs, cela ne suffit pas à faire un plan de réduction du tabagisme. Il faudra des mesures d’accompagnement pour que les fumeurs et les buralistes parviennent à « décrocher » du tabac.
Solveig Godeluck