Evaluer le danger dans des environnements dangereux ou inaccessibles pour les humains, en cas d’explosion, d’incendie, de catastrophe humaine ou naturelle: c’est ce que font des robots, expérimentés actuellement par des pompiers associés à des roboticiens.
Futuris, le programme scientifique de la chaîne TV Euronews, vient de réaliser un reportage (ci-dessous) qui présente le projet TRADR (pour Long-Term Human-Robot Teaming for Robot-Assisted Disaster Response).
Son objectif: « Mettre au point une force robotisée capable de prêter main-forte aux secouristes en cas de désastres. Au sol et dans les airs, leurs machines sont capables de se faufiler partout. Contrôlées à distance, elles permettent notamment de réaliser des cartes numériques en trois dimensions d’un site. »
La coordinatrice du projet, Ivana Kruijff-Korbayova, du Centre allemand de recherche sur l’intelligence artificielle (DFKI), explique:
« De nos jours, il y a des robots dans tous les domaines. Mais typiquement ce qu’ils ne font pas c’est de réellement collaborer avec des personnes et de collaborer entre différents robots. Donc c’est une des grandes questions que nous devons explorer, analyser ce que les robots doivent faire de manière à travailler dans ces équipes qui mêlent humains et robots. »
Ce projet a connu une mise en œuvre anticipée l’an dernier, après le séisme en Italie du 24 août 2016 qui a ravagé la ville d’Amatrice.
Drones et robots terrestres à la rescousse
A la demande des pompiers, les chercheurs ont utilisé deux véhicules terrestres sans pilote (UGV) et trois véhicules aériens sans pilote (UAV):
« L’équipe du projet a déployé deux UGV dans l’église de San Francesco. Elle les a pilotés à distance hors du champ de vision, et les a fait collaborer partiellement l’un avec l’autre – chaque UGV permettait de voir l’autre. Cela a permis de manœuvrer dans un espace très restreint présentant une bande passante faible. Un des UGV a fonctionné dans l’église pendant quatre heures d’affilée. Un UAV a procédé à un court survol pour fournir des vues supplémentaires des UGV. (…)
L’opération a pu être gérée grâce à la collaboration de trois UAV fonctionnant en parallèle. Alors qu’un drone entrait par un trou du plafond, les deux autres fournissaient des informations vidéo en simultané depuis différents angles que le pilote a pu utiliser comme source d’orientation supplémentaire. Un assistant surveillait en permanence la vidéo et donnait des instructions verbales sur l’orientation.
Fait important, la mission a atteint son objectif consistant à collecter suffisamment de données pour la construction de modèles 3D texturés de haute qualité, nécessaires pour évaluer et réparer les églises endommagées dans les mois à venir. »
Logiciels sous licence BSD modifiée
Trois logiciels utilisés par ces robots, pour parvenir à dresser une carte en 3D de leur environnement et à s’y localiser (caméra, algorithme de détection, scanner laser), ont été placés récemment sous licence libre – BSD modifiée.
Ce projet européen d’un peu plus de quatre ans court jusqu’à la fin de l’année 2017. L’Union européenne contribue pour 8,7 millions d’euros à son budget total, qui dépasse légèrement 11 millions d’euros.
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